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Par Liliane, Octobre 2020

AVIGNON ENTRE PESTE & CHOLÉRA

    Les épidémies mortelles ont de tout temps ravagé le monde : variole, peste, « mal des ardents », grippes, typhus, malaria, tuberculose, lèpre… A partir du XIVème siècle, ce sont surtout les habitants des villes qui subissent dysenterie, coqueluche, typhoïde, gonococcie, dues aux mauvaises conditions d’hygiène, à la promiscuité, à la circulation plus fréquente des gens et des marchandises, ainsi qu'à la pollution des nappes phréatiques et à la mauvaise alimentation - le « mal des ardents » par exemple est provoqué par l’ergot de seigle présent dans le pain des pauvres, et soigné à Avignon à l’Hôpital des Antonins qui en sont les spécialistes. En cas d’épidémies, seuls les nantis peuvent se permettre de se réfugier dans leurs châteaux à la campagne, ou au moins s’enfermer dans leurs vastes demeures où seront pratiquées fumigations et aspersions parfumées destinées à assainir l’air, ainsi que le préconisent les Régimes contre la pestilence et les Conseils contre l’épidémie.

 

La médecine est totalement impuissante à enrayer les épidémies, même si quelques esprits éclairés tentent de les comprendre, tel Clément VI demandant à son médecin Guy de Chauliac de pratiquer des autopsies sur les morts de la peste.

La peste… impitoyable et égalitaire

    La peste a longtemps régné de façon endémique dans le Comtat Venaissin et Avignon a été touchée à de multiples reprises, principalement pendant l’été, en 1361, 1374, 1384, 1390, 1476, 1522, 1533, 1580 (la moitié des habitants décède), et 1587 aggravée par la famine.

La plus terrible de toutes les épidémies fut la Peste noire de 1348 qui fit 11000 morts à Avignon, toutes catégories sociales confondues. Arrivée à Marseille dans les cales d’un bateau génois, la maladie se propage rapidement dans toute la Provence, la France, l’Europe, jusqu’à y faire environ 25 millions de victimes, soit la moitié de la population. Des villages, des régions, sont entièrement vidées d’habitants. La pandémie dure entre 6 et 9 mois. La France mettra deux siècles pour retrouver le même nombre de citoyens.

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La terreur est telle que l’on n’ose plus s’occuper de ses proches. A Avignon la plupart des cardinaux se retirent dans leurs domaines campagnards mais Clément VI reste en ville. Il fait dire des messes, paie des médecins pour soigner les malades, protège les Juifs accusés d’empoisonner les puits et victimes (comme les Tsiganes) de pogroms. Dans le hameau de Champfleury, hors des remparts, un cimetière est créé pour ensevelir à la hâte les cadavres. Une centaine d’évêques et neuf cardinaux seront enterrés à la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon.

 

Pour se prémunir, rien d’efficace n’existe. On porte des talismans au nom de divers saints, Gabriel, Nicaise, Roch, et bien sûr la Vierge. Il faut se tenir chez soi, calfeutré, boire du vin, utiliser du vinaigre, manger de l’ail, de l’oseille, de l’oignon, épicés de myrrhe et de safran, consommer de la thériaque (un contrepoison à base de multiples fleurs et graines séchées) ; faire brûler de l’encens, du camphre, des plantes aromatiques  car on pense que la contagion se fait par l’air. Les médecins proposent des remèdes étranges : brûler les troncs de choux, les pelures de coing, allumer des feux de bois odoriférants, mettre les malades à l’étage pour protéger la famille de l’air qui se propage en montant, absorber des extraits de vipère et de la poudre de crapaud, prendre des bains chauds, prôner l’abstinence sexuelle, faire des saignées pour réduire la quantité de sang infectée. Les hédonistes et optimistes proposent de lutter contre la peste par le jeu et le rire…D’ailleurs, en guise de distractions, de temps à autre on fait sonner les cloches, partir des pétards, jouer du tambour.

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L’Église accorde des indulgences aux malades, redouble la lutte contre les blasphèmes et le libertinage, s'occupe des pauvres et des orphelins. Les prêtres exhortent à la prière, car seule une intervention divine sera efficace, la peste étant une punition exercée à l’encontre des mauvais chrétiens.

 

Les pénitents organisent des processions et se flagellent durant 33 jours, l’âge du Christ, en chantant des cantiques pour expier les péchés des hommes avant l’Apocalypse.

A six heures du soir, au son de la cloche, chacun doit s’agenouiller et réciter Pater et Ave pour demander à Dieu la cessation du mal en Provence,  moyennant  quarante jours d'indulgence. En même temps l'évêque supprime les messes à l’intérieur des églises. Elles seront dites sur le parvis, et la communion donnée avec une cuillère.

Gui de Chauliac, ou Cauliaco, né vers 1298, nourri des enseignements  d’Hippocrate, de Galien et du philosophe arabe Avicenne, est depuis 1342 le médecin du pape Clément VI qui l’autorise à pratiquer des dissections. Il tente de comprendre cette pathologie inconnue, absente depuis six cents ans. Son analyse clinique rationnelle des étapes de la maladie et sa logique scientifique sont remarquables. Il distingue la peste pulmonaire,  qui se transmet entre humains par la salive et tue tous les malades sans exception en trois jours, de la peste bubonique dont on meurt en cinq jours, transmise par les piqûres des puces de rats.

 

Cependant ses remèdes à base de décoctions d’oignons sur les plaies restent inefficaces. Atteint lui-même, il se soigne en testant ses méthodes chirurgicales, l'incision des bubons, et guérit. Durant son séjour à Avignon, il sera le médecin personnel non seulement de Clément VI mais aussi d’Innocent VI et d’Urbain V. Son ouvrage La grande chirurgie deviendra la référence des médecins dans toute l’Europe. Il meurt en 1368.

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En  juillet 1473, Jean de Brunei, co-syndic de Carpentras, rapporte au Conseil que la peste ravage Avignon et que l’on doit fermer les portes puisque la moisson est rentrée. Ceux qui voudront gagner Avignon ou en revenir ont une semaine pour le faire, ensuite, ils ne seront plus reçus à Carpentras. Des gardes sont placés aux portes des villes pour contrôler l'arrivée des étrangers ; nul ne doit recevoir une personne venant de lieux infectés.

En 1496, la ville engage un « chirurgien » : « maistre Jehan de la Bare, barbier, pour servir l’hôpital saint Bernard (futur sainte Marthe) et la ville s’il est besoin, pour douze florins le mois. Les onguents et les médecines sont aux frais de la ville comme à l’habitude ». En outre, on lui « baille un cheval pour aller faire ses visites aux dépens de la ville, mais le dit maistre Jehan sera tenu de le restituer » à la fin de son contrat.

 

Une prophylaxie médicale se développe, à base de « parfums » désinfectants et d'un isolement très strict, renforcé par l'administration et la police. La technique de la quarantaine est mise en place, ainsi que l'interdiction d'introduire en ville des denrées potentiellement porteuses de germes. Des confesseurs, depuis la rue, s’efforcent d’en démontrer aux habitants le bien-fondé.

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Au XVIIème siècle, les médecins de la peste vont porter un costume particulier imaginé en 1619 par Charles de l’Orme, chirurgien de Henri IV, Louis XIII et Louis XIV,  vite adopté  : un large chapeau, un masque pourvu d’un long bec d’oiseau rempli d’herbes aromatiques, d’ambre gris, de menthe ou de pétales de fleurs, l’œil étant protégé par du verre ; un long manteau recouvert de suif (graisse animale), une culotte de cuir et une canne servant à examiner le malade de loin, donner des indications aux assistants, éventuellement se défendre. Aquarelle du XVIIème s. Library of Congress

Des vagues suivantes de peste, celle de 1629-1631 a été la plus mortelle, avec des pics jusqu'à 120 décès par jour à Avignon, surtout au sein des communautés religieuses. On enregistra plus de 2800 victimes à l’hôpital saint Roch.

Les conséquences sur la vie spirituelle, sociale et économique des populations sont considérables : beaucoup fuient avant la quarantaine, risquant de propager la maladie ; le commerce, les affaires, les échanges sont à l’arrêt. Les travaux d’intérêt public sont ralentis. Les dépenses engendrées et l’endettement consécutif des villes pèsent lourdement sur les décennies suivantes.

La Pierre de la peste commémore

les 3600 Cavaillonnais morts de la peste de 1631.

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La peste de 1720-1722 « de Marseille », qui se répand en  Provence donne lieu à des mesures d'isolement encore plus générales et spectaculaires.

 

On a longtemps pensé qu’un bateau de commerce transportant des étoffes du Moyen-Orient à Marseille avait importé la peste, mais des études génétiques récentes sur le bacille infectieux ont émis l’hypothèse qu’il se soit agi d’une résurgence de la peste noire. Avignon passe de 24000 habitants en 1720 à 16546 en août 1722, et mettra 70 ans avant de retrouver le tiers perdu de sa population.

 

C’est la dernière grande épidémie de peste, qui provoqua près de 120.000 morts en Provence et en Languedoc.

Michel Serre - Scène de la peste de 1720

à la Tourette (Marseille) - Musée Atger, Montpellier

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Vinaigre des quatre voleurs

Bouteille du XVIIème siècle

Les symptômes sont décrits en 1721 : un fort mal de tête, de la fièvre, des assoupissements, diarrhée, regard fixe et trouble, démarche chancelante, langue enflée et enfin abcès cutanés. Pour s’en prévenir, toute une prophylaxie est conseillée. Les fenêtres basses doivent rester fermées et les autres ouvertes au  soleil purificateur. Pour désinfecter, il faut faire brûler des parfums au romarin et utiliser le « vinaigre des quatre voleurs » découvert, selon la légende, par des voleurs qui détroussaient les cadavres sans être eux-mêmes infectés. Sa composition est variable : vinaigre de vin ou de cidre où infusent au choix absinthe, romarin, sauge, menthe, rue des jardins, lavande, cannelle, muscade, ail, camphre… Il existe toujours.

Autre recette préventive : "Pour faire ung préparatif que l'on ne pourra gaigner la peste, prenez le bon d'une grosse noix, à savoir ce qui est dedans, et le faites tremper dès le soir dans ung demy litre de vinaigre, puis le mangez au matin devant que de partir du logis".

 

Les habitants doivent avoir une provision de farine et un four personnel dont le bois, les fagots et les sarments seront passés à l'eau froide. Les marchands devront transmettre les aliments au bout d'un long bâton à croc ou en les déposant dans les paniers de palmes et de joncs suspendus par les habitants, le chanvre étant considéré comme dangereux. Pigeons et volaille, chiens et chats doivent rester enfermés ou être abattus si errants, les rats tués. La viande, la volaille et le gibier à plume seront trempés dans de l'eau chaude ou du vinaigre, les herbes, les œufs, les fruits passés à l'eau fraîche, le poisson au feu ; le papier, les cordes, la toile, les clefs et couteaux, l'or, l'argent et la monnaie doivent être trempés dans du vinaigre et séchés au feu ou au soleil. Le vin et l'eau parviendront au destinataire par un tuyau passant par la porte entrebâillée. Le linge doit être lavé au savon à la maison. Il faut manger et boire sobrement; une purge de temps à autre est recommandée.

Il est interdit de jeter des ordures ou des bêtes mortes dans les rues et d'y accumuler le fumier. Toute marchandise suspecte sera brûlée, une boulangerie spéciale servira ceux qui se dévouent pour la santé des autres.

 

Et quand tout cela n’a pas suffi et qu’une maison est infectée, on y appose une croix blanche. Il faut isoler les malades, brûler leurs vêtements. Ils doivent être tenus au chaud et sans saignée. Les remèdes restent très aléatoires : camphre résiné,  cordiaux… On distingue trois niveaux de malades et l’organisation est bien définie : les infirmeries pour les personnes atteintes, les maisons au bon air pour les convalescents et les lieux destinés à la quarantaine pour ceux qui ont été en contact avec la maladie.

 

A l’hôpital on sépare les hommes des femmes ; les lits doivent être bas pour que les malades ne tombent pas. Les testaments des défunts sont déposés à l'infirmerie ; des tranchées sont creusées à l'avance pour recueillir les cadavres. Les aides soignants et les prêtres doivent fréquemment changer de vêtements, porter des robes de toile cirée ou trempées dans du vinaigre, éviter les contacts directs. Il faut prévoir des nourrices pour les enfants des pestiférés. Il est prévu que "les amendes qu’il faut ordonner souvent pour les contrevenants qui ne méritent pas la mort seront appliquées aux pauvres du lieu. Et le meilleur usage qu’on en puisse faire est de les employer à leur acheter des habits, au lieu de ceux qui auront été brûlés."

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Cependant, celui qui tenterait d’échapper au confinement ou à la quarantaine s’expose à des représailles impitoyables : "Si quelqu’un de ceux qui ont été consignés vient à s’échapper, ils lui feront casser la tête"  ou encore "On doit faire tuer tous les chiens et tous les chats, tant au dedans qu’au dehors du blocus, à une lieue au moins. Quoique ces animaux ne prennent pas le mal, ils le communiquent très souvent".

 

Les maisons où il y a eu des décès sont vidées et fermées. Le chef des parfumeurs, accompagné de trois aides, désinfecte logements et marchandises avec une décoction de sa fabrication telle que : brûler lentement quatre à cinq livres de foin sec arrosé de vinaigre avec de la chaux. Il empêche le pillage et incinère ce qui doit disparaitre. Il marque les maisons désinfectées d'une croix rouge.

Grâce à l’abbé Missini,  auditeur général de la légation, directeur du petit lazaret (établissement de quarantaine) d’Avignon, qui contribua à faire respecter un strict confinement de la population, le nombre de morts fut contenu. Don Severino Missini est mentionné dans « La chanson du pèlerin de saint  Roch », par JM Grégoire, qui célébra les notables, médecins et ecclésiastiques ayant joué un rôle efficace lors de l’épidémie.

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…"Mais la maladie ayant jetté quelques mois après des semences de Contagion, au de-là du Territoire de Marseille, & la Peste faisant chaque jour de nouveaux Progrés en Provence & s’approchant de plus en plus de la Ville d’Avignon, les Consuls & Assesseurs de cette Ville toûjours animez de la même confiance envers Dieu et persuadez que toute la vigilance humaine ne sçaurait nous garder si le Seigneur lui-même ne prennait pas notre défence, proposèrent au Conseil qui fut tenu le 19 du mois de Novembre de l’année 1720 de placer sur les remparts de cette Ville une Statuë de la Sainte Vierge en signe de la Protection et sauve garde"…

Le mur de la peste

De mars à août 1721, les autorités, après que chaque localité a aménagé ses propres barrières, décident la construction d'une ligne sanitaire. Un mur de pierres sèches entre la Durance et le Mont Ventoux, conçu par Antoine d’Allemand, architecte de Carpentras, est édifié sur 27 kilomètres par les soldats et les villageois réquisitionnés, pour empêcher toute relation entre le Comtat Venaissin et le Dauphiné épargné. Il est gardé jour et nuit par les troupes françaises et papales ; des guérites et cabanes sont aménagées pour les abriter. L’épidémie ne progressera plus vers le nord et ce dispositif de surveillance sera totalement levé en janvier 1723.

 

Les pierres seront en partie utilisées pour d’autres constructions.

Aujourd'hui, près de 6 kilomètres entre Cabrières-d'Avignon et Lagnes ont été restaurés.

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Photographie © Fabien Dumas

Le choléra

Le choléra, pathologie à progression brutale, fait son apparition à Avignon en 1835 (Jean Giono en fera un personnage à part entière du "Hussard sur le toit"), 1837, 1849, 1865, 1884 mais 1854 est l'année terrible. Les soldats logés au Palais des Papes utilisé alors comme garnison sont touchés en premier, puis les malades de l’Hôpital des Aliénés (plus tard prison sainte Anne) et le quartier de la Philonarde. Le choléra emporte les plus robustes en quelques heures ; la déshydratation de l’organisme donne au visage une cyanose effrayante, d’où le nom de « peur bleue ».


C’est de nouveau par bateau, à Toulon, qu’elle est arrivée en 1854. La maladie est surtout transmise par les déjections, les eaux souillées dans les caniveaux.

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Le choléra de 1854

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Le quartier de la Philonarde abrite des agriculteurs en contact étroit avec des chevaux, des mulets et des porcs et le manque  d'écoulements sanitaires fait se propager le choléra d'une façon dramatique. 72 communes du Vaucluse seront touchées.

 

Le 12 juillet, l'archevêque visite les maisons et le dimanche suivant, organise la procession de Notre Dame du Mont Carmel. Toutes les réjouissances publiques sont interdites. Deux fois par jour, la cloche du Jacquemart sonne pour l'arrosage et le balayage devant les maisons.

 

Le docteur Pamard (portrait ci-contre), chirurgien à l’Hôtel Dieu et futur maire, recommande bains de pied à la moutarde et infusions d‘ail, excitants cutanés, chaleur, ipéca, opium administré soit oralement soit en lavement. Des lazarets, en référence à saint Lazare protecteur de la lèpre, sont mis en place pour isoler les malades.

En 1884, l’épidémie de choléra asiatique ravage le nord de la France. Avignon s’y prépare par l‘approvisionnement des fontaines publiques en eau potable, l’assainissement des sorguettes, l’installation de vannes pour empêcher le Rhône de refluer en cas d'inondation, l’enlèvement des dépôts de fumier dans les rues et le long des remparts, tandis que Mgr Hasley, archevêque d’Avignon, publie une lettre pastorale : «Vous avez applaudi aux mesures de prudence recommandées par la science et par l’autorité civile ; mais vous avez compris que pour assurer à ces moyens naturels toute l’efficacité désirable, il fallait recourir à Celui qui est l’arbitre suprême de la vie et de la mort. Pour rendre vos supplications plus puissantes, vous les avez confiées à la Très Sainte Vierge notre refuge assuré dans toutes les peines et toutes nos alarmes, vous avez invoqué saint Roch, une des gloires, un des enfants de notre Province ».

La grippe espagnole

   Avec au moins 50 millions de morts, la pandémie de grippe espagnole a provoqué de 1918 à 1920 une hécatombe encore pire que celle la Grande Guerre.

 

Elle a été traitée d’ «espagnole » car l’Espagne, neutre, ne soumettait pas ses journaux à la censure, contrairement aux pays en guerre, et mentionna rapidement la mortalité excessive entraînée par la grippe. Mais loin de l’Espagne, les premiers cas ont été répertoriés en mars 1918 dans le Kansas parmi des soldats américains. La maladie se serait ensuite propagée en Europe à la faveur de convois militaires puis répandue à travers le monde en trois vagues, la dernière étant la plus mortelle en raison de mutations du virus qui l'ont rendu plus agressif. En outre, les mouvements de troupes ont facilité sa propagation, les blessures et les privations diminuant les défenses immunitaires et on ne connaissait aucun remède.

 

On estime que tous les virus grippaux de type A circulant aujourd'hui chez les humains sont des descendants directs ou indirects de la souche du virus de 1918, en moins virulents.

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Denise Gourgeon, morte à 23 ans

de la grippe espagnole

le 7 novembre 1918 à Bédoin

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La grippe espagnole frappe surtout les jeunes adultes, même bien portants, en provoquant un engorgement des voies respiratoires qui les asphyxie.

Fin août 1918, l’épidémie s’aggrave brutalement à Marseille, Toulon, Hyères, Aubagne. Personne n’y échappe. Les hôpitaux sont débordés, les médecins manquent, de même que les médicaments de base comme la quinine, le formol ou l’huile de ricin. Il y eut 125 décès à Avignon sur une population de 25 000 personnes.

Et malgré les immenses progrès de la médecine depuis les dernières pandémies, en 2021 confinement et quarantaine sont de retour

pour le Covid-19.

Bibliographie

 

ac-sciences-lettres montpellier.fr/academie_edition/fichiers_conf/Thevenet1997.pdf

histoire-pour-tous.fr/dossiers/2463-hygiene-et-pollution-au-moyen-age.html

cairn.info/revue-histoire-urbaine

Henri Dubled –Article dans la Provence historique Université d’Aix

J.-B.-M. Joudou - Essai sur l’histoire de la ville d’Avignon  

Raymond Chabert - Une peur bleue. L’épidémie de cholera en 1854 

Archives du diocèse d’Avignon. Les papes d’Avignon, heurs et malheurs

Patrice Bourdelais – Article sur l’histoire des épidémies

Jean-Luc Parpaleix - La pierre de la peste

Docteur L. Monier -  L’épidémie de choléra de 1884 dans la commune d'Avignon

Vincent Flauraud - Avignon vingtième siècle

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