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Avril 2024

Les écrivains d'Avignon

 

Joseph Girard

Une biographie en hommage à notre historien avignonnais préféré, Joseph Girard, père de René Girard, dont «Evocation du vieil Avignon», entre autres, nous sert souvent de référence même s’il faut parfois chercher à quelle rue correspond telle dénomination car les noms ont changé.

Joseph Girard naît à Avignon en 1881, chez ses grands parents maternels à l’Hôtel saint Yves rue Thiers (cet hôtel qui  avait des fenêtres à croisées du XVIe siècle a été démoli en 1960). Son frère Pierre deviendra médecin.  Il a cinq ans à la mort de son père, et sera donc élevé par sa mère, qui elle vivra encore cinquante ans. Ils habitent alors rue de la Croix, et les garçons vont à l’école saint Joseph  tenue par les Jésuites.

A 18 ans il entre à l’école des Chartes et en sort avec un diplôme d'archiviste paléographe. Il fait sa licence en droit. Sa thèse porte sur les Etats comtadins mais alors qu’il est incorporé à la caserne, logée au Palais des Papes, il ne peut la soutenir qu'en s'éclipsant grâce à l’intervention d’un professeur et à son retour, il reçoit «une algarade par son capitaine pour cet acte d’indiscipline non hiérarchique».

Il travaille ensuite à la bibliothèque de Rouen puis rentre à Avignon en 1906 pour prendre la succession du directeur du Musée Calvet, à seulement 25 ans. Il y restera durant 42 ans. Fondé par Esprit Calvet, c’était un établissement autonome, semi-public, « vivant de ses rentes ». Il procède à de nombreuses acquisitions importantes : les notes manuscrites du chanoine Requin, d’Adrien Marcel, du docteur Pierre Pansier, de LH Lalande, un ensemble documentaire de grande valeur.

 

Le musée Calvet au temps de Joseph Girard

La galerie des sculptures

La salle du Conseil d'Administration et bibliothèque

Il revient capitaine de la guerre de 14-18 et se marie. Plutôt anticlérical et républicain, il épouse Marie-Thérèse Fabre de Loye, fervente catholique et première bachelière du département de la Drôme. Ils auront deux filles et trois garçons, dont René Girard qui fera une brillante carrière aux Etats-Unis. Ils s’installent rue de l’Arrousaire dans une grande maison avec une cour bordée de platanes. 

Président de l’académie de Vaucluse dès 1920, il enrichit la bibliothèque, créant lui-même les fiches nécessaires, organise  une nouvelle salle pour  regrouper les primitifs avignonnais. Il crée le musée lapidaire dans la chapelle des Jésuites, met en valeur la collection de ferronneries de Noël Biret. Il est sollicité pour donner une conférence à l’Ecole du Louvre sur la façon dont il a modernisé les musées.

Il est l’auteur de très nombreux ouvrages, principalement consacrés à Avignon et la Provence. En 1930 paraît  Avignon, ses monuments, ses Hôtels, ses trésors d'Art, un ouvrage d’art largement illustré, et en 1958 Evocation du vieil Avignon. Il écrit également Les Baroncelli d’Avignon, et s’intéresse à divers personnages de la ville.

A la retraite depuis 1949, il reçoit la légion d’honneur et devient conservateur du Palais des Papes qu’il est chargé de faire visiter à des savants et « des visiteurs illustres, cardinaux, chefs d’Etat, ministres, et à doser suivant leurs réactions ses explications et l’itinéraire qu’il leur faisait suivre ». Les restaurations mal exécutées le contrarient beaucoup et il souhaite, en vain, être mieux écouté des architectes des Monuments historiques.

Il meurt en 1962.

En 2016 une plaque commémorative a été inaugurée à la médiathèque Ceccano, en présence de la famille de Joseph et René Girard.

Bibliothèque et Archives Canada

numéro de référence PA-03379

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