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Les Madones de la Cité Mariale 5

Statues en façade

Rue Victor Hugo

Hugo

Rue Luchet

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Parmi les nombreux symboles attachés à la Vierge figure le lys, qui représente la pureté, la virginité, la douceur, la miséricorde.

De même la couleur bleue qui subsiste quelquefois derrière la statue est la couleur spirituelle choisie par analogie avec le ciel. C'était aussi la teinte la plus coûteuse et difficile à obtenir, issue du lapis-lazuli broyé, et pour cette raison réservée aux personnages sacrés, la Vierge en particulier.

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Rue des Infirmières

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Rue du Limas

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Jumelle de celle qui est à l'angle des rues du Laboureur & Trois Faucons

Rue des Lices

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La niche de la rue des Lices, ainsi que quelques autres, a conservé la hampe qui servait à suspendre une lampe. Certaines étaient accompagnées d'une niche plus petite où poser un lumignon.

Patricia, une Avignonnaise, se souvient de la fête des Lumières .

 

Je suis née en 1952, rue de la Banasterie en intra-muros d'Avignon.

 

Pendant toute mon enfance, les 8 décembre au soir, fête de l'Immaculée Conception, nous allumions des bougies dans des petits lumignons colorés (que nous appelions parfois lampions), les disposions sur le rebord des fenêtres autour d'une vierge en bois. Puis nous enfilions nos gros manteaux et, dans le froid rendu parfois redoutable par le mistral, nous partions mon frère et moi, accrochés aux mains de nos parents, faire le tour de toutes les rues du quartier pour admirer les installations similaires de nos voisins.

Quand le mistral était trop fort, c'était annulé, nous étions déçus !

Sur certaines fenêtres il y avait aussi une vierge, sur d'autres pas, sans doute en fonction du degré de croyance religieuse de chacun ; pour mes parents, à l'époque, la vierge représentait encore quelque chose d'important. Les privilégiés qui avaient une vierge sur leur façade la mettaient superbement en valeur.

Statue ou pas, beaucoup jouaient le jeu. Il y avait une sorte de sympathique compétition, c'était à qui ferait la plus belle décoration, garnirait le plus grand nombre de fenêtres, sortirait les plus beaux verres à bougies de toutes les couleurs.

Les rues étant étroites on voyait bien les différentes couleurs scintiller, c'était calme et joli.

Ces moments étaient très excitants pour nous, enfants. Se promener tard dans la nuit, partager une soirée avec nos parents, rencontrer d'autres familles sorties elles aussi le nez en l'air, guetter les lumières et être le premier à les repérer, voir chaque maison pourtant familière ressortir de façon si inhabituelle ...

Il n'y avait jamais personne aux fenêtres, finalement assez peu de gens dans les rues, cela rendait le parcours mystérieux, assez intime.

 

Puis la mairie a lancé à cette date du 8 décembre, non plus en tant que fête religieuse mais en tant que fête commerçante, un grand concours de vitrines. Les boutiques ont rivalisé d'ingéniosité. Il y a eu quelques années étonnantes, des montages extraordinaires pour l'époque, avec des automates, de la neige qui tombait, des bateaux traversant de vrais plans d'eau ...

Le concours, bien plus spectaculaire, a eu vite fait de détrôner les modestes illuminations privées ! Mon frère et ma sœur plus jeunes n'ont pas de souvenirs des lumignons. Les verres servent maintenant pour l’apéritif …

 

En 2011 je crois, la mairie a tenté de relancer un mouvement : don de bougies aux commerçants et invitation aux particuliers d'allumer des bougies sur leurs fenêtres.

Lyon su garder la date, la laïciser en grande partie et l'amplifier considérablement.

 

J'avoue ne m'être plus rendue depuis longtemps le 8 décembre à la nuit dans les vieilles rues d'Avignon pour voir si subsisteraient encore quelques fidèles attachés à la vieille tradition, maintenant que j'y pense je vais peut-être le faire cette année !

 

Patricia Monier

Texte tous droits réservés.

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