Statue de Jean Peru
La place tient son nom de son église. Une première église datant du VIIème siècle ayant été dévastée lors de l'une des incursions des "Sarrasins", fut rebâtie en 912 par l'évêque Foulque, dit aussi Fulchierus ou Fulco.
En 1358, le cardinal Pierre du Pré la rénova, l'agrandit et y fonda un chapitre. La façade et la chaire furent modifiées en 1524, la nef allongée et flanquée de nouvelles chapelles. La façade encadrée de deux tourelles gothiques fut ornée de portes sculptées d'Antoine Vollard et d'une très belle Vierge à l'enfant attribuée à Jean Péru. Les magnifiques lambris intérieurs furent posés pendant la seconde moitié du XVIIème siècle. Le pape Innocent VI l'érigea en collégiale.
Du cloître disparu, il reste l'emplacement sur la petite place voisine et quelques arceaux.
Sur la place, la Cour de Justice de saint Pierre, Cour de Citoyens (Curia civium). à laquelle étaient accolées des prisons, était la plus ancienne de la ville, datant de 1154. En 1243, elle était composée de deux juges renouvelés chaque année et choisis par le pape parmi des jurisconsultes étrangers à la ville, le premier d'entre eux étant un noble non domicilié à Avignon.
Cet usage fut maintenu malgré une bulle papale de Sixte IV en 1479 qui ordonnait de conférer tous les offices municipaux aux Avignonnais "pourvu toutefois qu’ils ne fussent pas Florentins d’origine".
Cependant, cette garantie d’impartialité dans le choix de magistrats étrangers céda, pendant les guerres de religion, devant la crainte de conférer l’autorité à des hommes capables d’en abuser pour des raisons religieuses. En 1568 le Conseil de Ville renonça aux statuts particuliers et les fonctions furent confiées aux avocats de la ville.
Une Vierge à l'Enfant haut perchée sur un toit domine la place, tandis qu'une autre toute modeste se tient dans une niche grillagée.
Il faut emprunter un passage voûté sous les maisons pour arriver à la place où se trouvait jadis le cloître saint Pierre, dont il ne reste que peu de vestiges.