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Accueil /Dictionnaire des rues / Rue de la Banasterie   

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     Les vanniers ou fabricants de banastes, grands paniers en osier utilisés par les débardeurs du port, ont habité cette rue à une date très ancienne ; la rivière Sorguette qui était en fait la Durançole (dont il ne reste que l'égout au bout de la rue) se jetait dans le Rhône et les broutières de saules qui abondaient sur les bords du fleuve, alors mal encaissés, fournissaient la matière première aux artisans.

 

L’ancien quartier des vanniers a laissé son nom à l'une des rues les plus aristocratiques de la ville. C‘est aussi une des plus longues, puisqu'elle va de la place saint Pierre aux remparts.

   Elle était autrefois partagée en plusieurs tronçons d'appellations différentes, mais le nom de Banasterie existait déjà au Moyen Âge. 

Le prolongement du marché aux volailles s’appelait rue de la Poulacerie-Antique mais aussi Carriera di Guerindoun, car pour la Fête-Dieu, elle était décorée de cerceaux autour desquels on attachait des branches colorées terminées par des losanges de cristal comme sur les girandoles ; un autre tronçon se nommait rue de saint Symphorien, d'après une église collégiale de 1591 dédiée à ce saint, et dont il ne subsiste qu'une tourelle d'escalier et une petite place où elle s'élevait, laquelle a pris le nom d'Henri Manguin ; le reste de la rue s'appelait de la Miséricorde d'après les Pénitents noirs

 

On trouvait au XIIIème siècle l'hôpital de Notre-Dame de Salvation ou Saunaison, dit aussi Notre-Dame de Fenouillet, qui fut rattaché en 1459 à l'hôpital des Pèlerins du Portail Matheron. Au XIVème siècle, un cardinal installa à cet endroit sa livrée. Au XVème siècle c'est la grande famille des Boucicaut qui s'y implante pour un siècle. En 1541, les Pénitents Bleus leur succèdent pour un demi-siècle.  Plus tard ils auront leur chapelle en bordure du cloître des Carmes et seront remplacés en 1586 par la Compagnie des Pénitents de la Miséricorde qui s'occuperont de l'Hôpital des Insensés.

 

Après 1843, la rue tout entière a pris son nom actuel.

N° 15 : Hôtel Madon de Châteaublanc, dessiné par Pierre Mignard, date de 1687.

 

A côté, l'ancienne maison Fioravanti, famille originaire de Bologne, fut achetée par le notaire et poète Pau Giéra, un des sept fondateurs du Félibrige. Il mourra dans cette maison en 1861.

 

Hôtel de Bonetti, du XVIIème siècle : à la Révolution M. de Bonetti sera arrêté et guillotiné.

 

Hôtel Limon de Cohorn édifié en 1703.

 

La maison de Costebelle avait été acquise en 1735 par l'abbé Jean-Pierre Calvet pour y installer la congrégation des «Pauvres Femmes» qu'il avait fondée en 1712. Il y fera construire une chapelle.  

  

 

Dans la première enceinte d‘Avignon, était édifiée la Porte Aurose, (Porte du Vent, auquel elle était plus particulièrement exposée, auro en provençal), qui deviendra la Porte du Rhône, puis Porte d'Orange, puis de la Legne (bois en provençal), et enfin de la Ligne, son nom actuel. Un des derniers vestiges de l’ancienne enceinte, le pied droit de la porte Aurose, était encore visible au bout de la rue au début du XXème siècle ; les autres piles ont été démolies en 1751.

   

De la porte Aurose à l’Escalier de sainte Anne, la rue Banasterie comprenait des petites maisons habitées par des cultivateurs ou des artisans modestes. En 1815, ils devinrent presque tous ardents fédéralistes et leur attachement à Napoléon Ier fut si vif que leur quartier mérita d’être appelé "L’Ile d’Elbe", alors qu'à la même époque, le nom de Vendée était appliqué aux Fusteries.

 

La maison d‘arrêt d‘Avignon, désaffectée va être transformée en immeubles d'habitation.

Au XVIème siècle se trouvait  la maison de la famille de Bus ; César de Bus fut le fondateur des Pères de la Doctrine chrétienne. 

Elisabeth Royer, dite la Ratapiole habitait dans cette rue : épouse du portefaix Jean Louis Roux, elle fit le coup de feu à la Révolution avec les patriotes. Arrêtée le 21 août 1791, emprisonnée au Palais elle fut témoin du massacre de la Glacière et en fut l'une des rares rescapés. 

Au coin de la rue des Trois Colombes, le chevalier de Ramsay fonda en 1737 une loge maçonnique de rite écossais qui ne dura que cinq ans. 

  

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