Accueil / Dictionnaire des rues / Rue de la Bancasse
Magna carreria, c'était l'une des « grandes rues » d'Avignon, par où passaient les processions, bien qu'elle ne mesurât que « dix pans et un tiers » (trois mètres) de large dans sa partie la plus étroite. Elle devint au XIIIème siècle la rue de la Muse, sans doute grâce à l'enseigne en forme de muselle ou de cornemuse d'un marchand ou d'un fabricant d’instruments de musique.
Dans la seconde moitié du XIVème siècle le nom d'Argenterie le remplaça : Carriera recta que vocabatur antiquitus de la Muza, nune vero de l’Argentaria, selon le livre des comptes de Grimoard, évêque d’Avignon, en raison de la présence d'argentiers, c'est à dire de financiers, due à la proximité de la place du Change. Un acte de 1469 la cite comme rue de l’Argenterie antique.
Le nom actuel de Bancasse vient d'un acte de 1552 mentionnant un établissement de crédit, ou banque (le comptoir où s'effectuait les transactions) et est cité dans « le livre de l’Estime des Maisons » de 1595.
En 1660 fut effectuée une rectification d’alignement des habitations pour faciliter le passage des carrosses.
En 1943, les services de la Gestapo s'installèrent dans l’Hôtel de la Cigale. Onze personnes furent arrêtées et incarcérées dans la caserne Hautpoul (aujourd’hui Cité administrative) avant leur transfert en camp de concentration.
Au n° 11, l'Hôtel de Tonduti de Blauvac appartenait en 1644 à Jean-Baptiste de Tontudi, marquis de Blauvac. Vers 1680, un compositeur nommé Rasibus, qui habitait une maison voisine, était fort à la mode : « On ne donne plus que des opéras assaisonnés par M. Rasibus. Ces plaisirs s’en vont en l’air et autant en emporte le vent. Lundi dernier, M. de Vaucluse donna l’opéra de Bellerophon (de Lulli) chez M. de Blauvac. » Celui-ci donna aussi « l’opéra aux dames de son assemblée le mardi-gras ».
Il fut reconstruit en 1726 par Jean-Baptiste Franque et devint bien national à la Révolution. Mathieu Jouve-Jourdan, dit Jourdan-coupe-tête de sinistre mémoire, y habita en 1793 pour un loyer de cent cinquante livres. Le bâtiment est actuellement aménagé en hôtel de tourisme.
Au n° 15 Hôtel Cappeau de saint Marc datant du XVIIIe siècle, avec un beau balcon de pierre.
Au n° 23, balcon en fer forgé néo-gothique avec les portraits de deux dames et un gentilhomme au centre