Accueil / Dictionnaire des rues / Rue des Infirmières
Une porte de l’enceinte de la ville, située entre la rue Campane et la rue des Trois Colombes, se nommait Portail des Infirmières car le quartier à l'extérieur abritait les «infirmeries » de saint Lazare où l’on soignait les lépreux et les pestiférés pendant l'épidémie de 1348. Le portail des Infirmières était double, un tourné vers la rue des Trois Colombes, l‘autre vers la Durançole qui coulait à ciel ouvert.
Longeant le mur oriental du cloître des Carmes et donnant sur les Infirmières se trouvait la chapelle des Pénitents Bleus, construite en 1559 sous l’invocation de Notre-Dame de Pitié, dont la confrérie disparut en 1792. Une autre confrérie, celle du Jeu de l’Arc ou de saint Sébastien était installée dans cette rue où elle avait salle et jardin.
On y trouvait aussi l'hôtellerie de la Tête de Sarrazin
En 1706 « un chimiste nommé l'abbé Chapati croyait avoir trouvé la pierre philosophale ; malheureusement pour lui, le creuset s'étant rompu, le métal lui sauta contre, s‘attacha à son visage, aux bras et surtout à son habit, il courut ainsi dans la rue des Infirmières, où il était logé, se vautrant dans les ruisseaux comme un possédé », conte Laurent Drapier
Au n° 3, se trouve l'Hôtel de Roquefeuil. Pendant les festivités «Avignon Capitale européenne de la Culture» en l'an 2000, des plafonds du XVème siècle possédant des dizaines de boiseries peintes ont été arrachés de façon clandestine pour être vendus.
En 2003, les squatters qui occupaient l'hôtel furent expulsés et Dominique Carru, archéologue départemental, réussit à sauver sous un plafond de plâtre une trentaine d'autres parcloses de même style.
Il est possible que Diane de Mendoza, maîtresse du roi René, ait vécu dans cet hôtel.
La rue des Infirmières faisait partie du "quartier italien" où s'étaient regroupés les immigrés italiens depuis la fin du XIXème siècle.