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Meurtre de Lescuyer aux Cordeliers

Le meurtre de Nicolas Lescuyer s'inscrit dans un enchaînement de rivalités entre « patriotes », partisans  du rattachement d’Avignon à la France, et « papistes », leurs adversaires. De plus, la sécheresse de l’été 1791 avait entraîné  de mauvaises récoltes et la famine avait exacerbé les violences de chaque côté.

 

Certains lancèrent la rumeur que les « patriotes » avaient dérobé de pleins coffres d’argent et menaçaient de faire fondre les cloches des églises. On disait aussi que la Vierge avait fait des apparitions et pleuré des larmes de sang aux Cordeliers. Une foule s’y rendit et les débats entre les deux camps devinrent si menaçants que Lescuyer, secrétaire-greffier et partisan du rattachement, fut envoyé sur place et tenta de ramener le calme. Pris à partie, il se blessa en tombant et fut violemment frappé en voulant fuir.

Jourdan Coupe-Tête (ainsi surnommé car il se vantait d'avoir décapité le gouverneur de la Bastille) et une petite troupe dispersèrent brutalement ceux qui étaient restés sur place et emmenèrent Lescuyer, mais celui-ci mourut. Une soixantaine de suspects, y compris la Ratapiole pourtant ardente patriote, furent jugés hâtivement et emmenés dans la tour de la Glacière du Palais des Pape. Le fils de Nicolas Lescuyer, âgé de 16 ans, ivre de vengeance prit la tête de ce qui fut appelé le « massacre de la Glacière ».

 

Nicolas Lescuyer eut droit à des obsèques grandioses dans l'église des Cordeliers et fut inhumé au cimetière saint Roch. Puis l'Assemblée générale des citoyens décida que l'église des Cordeliers serait fermée au culte. Le clocher fut amputé de sa flèche.

L'affaire fit du bruit jusqu'à Paris où Marat, dans son journal « L'Ami du Peuple », jugea que la mort des papistes « scélérats était le juste châtiment de leurs infâmes machinations ». Cependant Joudan Coupe-Tête qui avait encouragé la tuerie fut guillotiné en 1794.

 

Cette affaire est considérée comme le dernier épisode de la lutte entre les partisans et adversaires du rattachement des États pontificaux à la France.

< Rue Ledru Rollin                                                                                      Rue des Lices >
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