La rue tient ce nom de l’Hôtel des Monnaies dont elle longe un côté. Cet imposant bâtiment sur la Place du Palais fut achevé en 1619 sous l’impulsion du vice-légat Jean-François de Bagni et dédié au pape Paul V.

La façade, presque aveugle, de style baroque italien, arbore d’énormes guirlandes de fruits supportées par des têtes de lion. Seul le rez-de-chaussée en bossage offre des ouvertures. Deux aigles au centre et deux dragons aux extrémités, exécutées en 1911 par Léopold Bulla, sculpteur avignonnais, ornent la balustrade du toit.

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L’écusson de la façade aux armes de Paul V porte l’inscription:

 

PAULUS V PONT.OPT. MAX.
Has Ædes Auro, Argento, Ære Flando Feriendo ad Urbis Decorum Erexit Ornavitque Curante Jo. Franc. A Balneo Arch. Patrac. Viceleg. Aven.
ANNO M. DC. XIX.

 

Les armes de la famille Borghèse à laquelle appartenait le pape, un aigle et un dragon, avec la tiare pontificale et les clefs de Saint-Pierre, sont encadrées par deux gros anges assez peu gracieux. Paul Achard relate : « Quand un artisan avignonnais veut dépeindre un enfant vigoureux et bien portant, il ne manque pas de le leur comparer, en disant : «Sèmblo lis ange de la Mounedo». Nous laissons aux connaisseurs le soin de décider s’il faut voir dans cette comparaison un éloge ou une critique de l’œuvre sculpturale. »

 

On n’a jamais battu la monnaie dans ce bâtiment : il a servi de caserne pour le bataillon de chevau-légers à l’époque des vice-légats, puis pour la gendarmerie départementale. De 1846 à 1852 les bureaux de la mairie y furent installés pendant la reconstruction de l’Hôtel de Ville. De 1860 à 2007, il abrita le Conservatoire de Musique, déplacé depuis rue du Général Leclerc et appelé Olivier Messiaen, compositeur né à Avignon.

Il est question depuis 2018 de le transformer, une nouvelle fois, en hôtel de luxe et lieu d’exposition.