Extrémité d'une poutre d'angle de toiture en bois sculpté provenant d'une maison du XVème siècle du quartier de la Balance. (Palais des Papes)
Bas-relief roman rue des Teinturiers
La Tarasque de Noves
(Musée Lapidaire)
« Saincte Marthe trouva aux marais et palus de Tharascon une grosse et horrible beste à quatre pieds, qui depuis a esté nommee la Tharasque » ainsi César de Nostredame, ou Nostradamus, commente, en 1614, l’histoire de la Tarasque dans son Histoire de la Provence.
D’après cette légende provençale, bien plus ancienne, les saintes femmes de Béthanie, Marthe et sa sœur Marie venues évangéliser la région, auraient débarqué aux Saintes Maries de la Mer en l'an 48. Or une bête féroce à six pattes courtes comme celles d'un ours, au torse de bœuf recouvert d'une carapace de tortue, à la queue écailleuse se terminant par un dard de scorpion, avec une tête de lion aux oreilles de cheval et un faciès de vieil homme aux yeux rougis et à l'haleine putride, hantait les marécages près de Tarascon et semait la terreur dans la population
Elle campait sur le rocher où sera construit plus tard le château et guettait les voyageurs passant le Rhône pour s'en repaître, faisait chavirer les barges, dévastait tout sur son passage.
D’après Jacques de Voragine dans la Légende dorée rédigée vers 1260, la bête mangeuse d'hommes était amphibie et avait aussi « des dents semblables à des épées et grosses comme des cornes ». A la demande des habitants, Marthe décida de braver la bête, et grâce à sa douceur et sa compassion, elle obtint la soumission du monstre qui se laissa mener en laisse : symbole de la victoire du christianisme sur le paganisme.
Deux versions s’opposent ensuite : la bête avait causé tant de malheurs que les gens se ruèrent sur elle et la tuèrent. Ou bien, il s’agit de seize jeunes gens qui l’auraient combattue, seulement huit en seraient sortis vainqueurs et auraient fondé les villes de Tarascon et de Beaucaire. Le tombeau de Marthe a longtemps attiré les pèlerinages, y compris de Clovis et de saint Louis, et on fête toujours à Tarascon la victoire sur la Tarasque. Les représentations de la scène sont innombrables.
Au Musée Lapidaire on peut voir la Tarasque de Noves, découverte en 1849 près de Noves. Datée du tout début de notre ère, elle dominait un ensemble funéraire du peuple Cavare ou Salien, et représente le mystère du passage dans l'autre monde, mort et résurrection mêlées.
Illustration des Heures de Laval.
Représentation de la Tarasque sur un carreau du Palais des Papes
Représentations de la Tarasque dans la rue des Teinturiers
Bas relief Rempart de la Ligne
"Promenade de la Tarasque" à Avignon, dans les années 1900