M U R S 1
C'est au pied du mur qu'on voit le maçon, selon un dicton.
Les maçons qui édifièrent Avignon sont depuis longtemps oubliés,
mais leurs murs murmurent toujours.
Ils ont vu passer tant d’années, ces murs, parfois même de siècles, ils sont scarifiés, écornés, troués, décrépis, badigeonnés. Ils ont accumulé les strates de pierres, de briques,de moellons, de ciment. On a bouché leurs fenêtres, condamné leurs anciennes portes, comblé leurs arches élégantes à coups de parpaings.
Mais ils parlent encore…
Cartographie du temps sur pan de mur
dans un passage
sans nom
Quand la pierre
devient dentelle
En cherchant bien, on peut voir rue des Lices deux inscriptions gravées (deux tags historiques) repérées par M. Maynegre et M. Mazet : une tête à la cocarde révolutionnaire et "LE XXVII -- 78 -- MONSIEUR" : qui complété donne : Le 27 septembre 1778 je vois passer Monsieur (le comte d’Artois futur Charles X
Je suis sur le fil, il y a beaucoup de vent
et vous interpellent.
Les murs soupirent aussi...
Une surprenante - et fort inesthétique - spécialité d'Avignon,
les anciens murs grossièrement entaillés pour laisser la place aux clés d'entrer dans les serrures.
L'orthographe aussi, ils l'ont laissée tomber.
Tags qui vandalisent ou street art qui manifeste ? On aime ou on déteste,
les murs, eux, deviennent des musées à ciel ouvert pour des œuvres
aussi éphémères que revendicatrices, parfois superbes.
Fresques et trompe-l’œil plus ou moins officiels, plus ou moins dégradés, certains disparus depuis la prise de vue.
En premier lieu, Gérard Philipe, le Prince en Avignon
Louis Jouvet Simone Signoret Jean Marais
Rue Bouquerie, portraits disparus
A l'emplacement de la chapelle des Pénitents rouges, place Belle-Croix.
Rue saint Christophe
Place Gastin
Rue Guillaume Puy
Jardin sainte Claire
Andrea Ravo Mattoni - Pierrot, d'après Watteau
Rue Ledru Rollin