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        Par Liliane, avril 2023

Le carrousel de la place de l'Horloge

Qui n’a pas souvenir d’un carrousel de son enfance, à la sortie de l’école, entre le pain au chocolat du goûter et les devoirs à la maison ?

 

Les premiers carrousels, apparus vers 1860, utilisent des ânes ou des chevaux attachés au bout d'une corde et tournant autour d'un piquet. L’un des premiers remonte à la fin du XVIème siècle, en Italie, et est popularisé en France sous Henri IV.  A l’avènement des machines à vapeur, les chevaux sont remplacés par des reproductions en bois.

Manège à Avignon vers 1900

La décoration des carrousels est riche et variée : panneaux et frises de paysages bucoliques, belles personnes plus ou moins dénudées inspirées de tableaux célèbres, chérubins, parfois cow-boys ou batailles maritimes, sculptures, miroirs, volutes fleuries, cariatides, dorures, qui dissimulent les mécanismes et, agrémentés de couleurs vives et de lumières, donnent aux manèges un aspect étincelant et attirant.

Sans oublier la musique : traditionnellement installé au centre du manège, un orgue limonaire (du nom de la famille de facteurs d'orgues de manèges fondée en 1840 à Dax) diffuse sans discontinuer valses de Strauss, marches des fanfares de John Philip Sousa, compositions populaires, polkas, chansons enfantines qui vous obsèdent pour le restant de la journée...

 

Ils sont souvent remplacés à présent par CD et hauts parleurs.

Le carrousel de la place de l'Horloge

Le carrousel d’Avignon fut installé en 1984 par Georges Théophilos, descendant de forains grecs itinérants depuis les années 1900, et  immigré en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Auparavant, ils promenaient un manège de chaises, auto-scooters, bateau pirate, de fête foraine en fête foraine jusqu’à leur installation sur la place de l’Horloge, en lieu et place du Monument du Centenaire déplacé aux Allées de l’Oulle.

La mairie cherchait alors une animation pour le mois de décembre. Georges Theophilos commanda un carrousel au fabricant Bertazzon, de Senaglia della Battaglia en Italie, et en surveilla toutes les étapes de la fabrication effectuée sur ses plans: diamètre de 10,50 m, deux étages, décor Belle Époque avec des peintures naïves de style Fragonard, toupies, gondoles, éléphants et superbes chevaux à la française avec du crin véritable pour les queues, en posture de course, dont certains coulissent sur une hampe pour donner l’illusion aux enfants – et aux grands – de galoper pour de bon.

Gustave Bayol

Ils ont été sculptés aux ateliers Bayol, spécialistes des arts forains à Angers, créés par Gustave Bayol, né à Avignon en 1859 et mort en 1931.

Le carrousel de M. Theophilos sera le premier modèle de toute une gamme, alors qu’il n'en restait à cette époque que deux en fonction en France.

L'atelier de peinture vers 1910

Dès la nuit tombée, il est illuminé par 1800 ampoules de 15 watts. Parfaitement entretenu, il est régulièrement rénové : mécanisme, chevaux,  fresques du plafond repeintes par un peintre artisan de Barbentane. L’orgue, dont on ne pouvait pas régler le volume sonore, a été remplacé par une sono modulable.

De nos jours, après Laurent Théophilos, sa fille Manon prend le relais.

N'oublions pas Minette, la chatte du manège qui aime faire la sieste en compagnie des chevaux de bois.

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