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Quelques repères

   Doit-on dire à Avignon  ou en Avignon  ?

En principe "à" correspond à la ville d'Avignon elle-même, et "en" à l'État pontifical d’Avignon qui n'existe plus depuis 1791. Faites votre choix...

   

Avignon s'est développée entre deux barrières naturelles, le Rhône et le rocher des Doms, dans une forme arrondie successivement élargie au cours de son histoire. Les remparts du Ier siècle sont repoussés et reconstruits à mesure de l'extension de la cité, et plusieurs rues en gardent la trace, telles les rues des Lices et Joseph Vernet.

 

Les formes les plus anciennes du nom sont grecques : Аὐενιὼν ou Auenion, puis romaine : Avennĭo Cavarum, s'écrivant ensuite Avinhon en occitan classique et  Avignoun  selon Mistral.

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Avignon vu du Rocher des Doms

A la ville romaine dont il reste peu de vestiges, ont succédé les villes médiévales puis classiques, jusqu'aux   destructions/constructions de la période haussmannienne - percement de la rue de la République, nouvel aménagement de la place de l'Horloge et de la place Pie en détruisant la commanderie des Templiers, reconstruction de l'Hôtel de Ville - ainsi qu'aux travaux des années 1960 - démolition des deux tiers du bâti ancien dans le quartier de la Balance, construction de la Poste principale et du lycée Frédéric-Mistral. 

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Dallage médiéval trouvé sous le sol actuel de la place Saint Didier

   La ville a longtemps été un dédale de petites rues enserrées dans leurs remparts, et l'on peut encore se perdre aisément dans le lacis ancien. Les places, de taille très modestes à l'origine, étaient appelées plans ou planets, tel le Plan saint Didier, ou le Plan de Lunel. Les maisons étaient très serrées, avec des ouvertures basses plus étroites que dans les étages. Les plus importantes arboraient parfois des créneaux, telle la Maison 4 de Chiffre.  L'escalier se trouvait dans une tour pouvant faire office de poste de guet. 

Les logements populaires se serraient autour des plus riches, ce qui offrait une protection contre d'éventuelles attaques de bandes armées, mais pas contre les épidémies. Les cardinaux protégeaient leurs somptueuses livrées, et les masures autour, par des barrières dans les rues.

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Reste du rempart du XIIème siècle rue saint Charles

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Calade

En provençal la rue se dit carriera, et calada quand elle est pavée. De nombreuses appellations, à découvrir en feuilletant ce dictionnaire, font appel aux anciennes professions disparues, à la disposition de lieux modifiée, à l'emplacement  de jardins qui furent lotis, de demeures aristocratiques et de livrées cardinalices démolies, de couvents et églises détruits ou désaffectés, de personnages oubliés.

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Plan de rénovation du quartier de la Balance

En 1843, au moment des grands travaux d'urbanisme, des petites rues perdirent leur nom médiéval et on leur attribua, sans trop d'imagination, des appellations telles que Charrue, Balai, Brouette, évoquant les travaux des anciens résidents cultivateurs.

   Un bourguet était un ensemble d'habitations modestes formant une petite communauté à l'intérieur des remparts, ou juste à l'extérieur, autour d'une cour et d'un puits communs : rue du Puits de la Tarasque, du Puits de la Reille... Le propriétaire avait sa demeure à l’entrée et pouvait abaisser une herse pour fermer l’entrée du bourguet. Les rues Bourguetdu Bourgneuf ou du Bourg Martineng déformé en Bon Martinet en évoquent le souvenir. Beaucoup d'autres ont disparu, comme  le bourg de Gaufridi Augerii mentionné en 1302) ou le bourg des Olliers mentionné en 1370.

 

On sait que le bourguet de Giguonha en 1370 était situé en dehors de la Porte Évêque et comprenait seize petites maisons. La grande était habitée par un banquier du nom de Guimetus Alberti, propriétaire de la moitié des lots. Le bourguet était percé de deux ruelles se coupant à angle droit. On y trouvait Étiennette de las Fayssas, femme de Nicolas Pastum, jardinier, ainsi que Mingete de Narbonne, Jeannette de Metz et Marguerite la Porceluda, alias de la Cassera, toutes trois mulier publica, autrement dit prostituées.

Les noms des rues d'Avignon serpentent avec elles, font du saute-mouton, changent brusquement au milieu ou bien se prolongent en traversant une artère plus récente, suivent les S, les L, les U et même les Z qu'elles forment. Des rues ont l'air de places et des places ressemblent à des rues, ou encore portent les deux appellations en même temps. Il y a même une rue fantôme, à vous de la découvrir dans ces pages !

Bonne promenade dans l'Histoire...

EXEMPLES DE LA SUPERPOSITION DES ROUTES ET RUES AU COURS DES AGES

 

Route contemporaine

Route payante époque classique

 

Route médiévale

Route romaine

Chemin d'herbe enfoui

Voie de l'ère du bronze

Sol de craie naturelle

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