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Accueil / Dictionnaire des rues / Rue Grande Fusterie

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   On suppose qu'à l’époque romaine se trouvaient à cet endroit les arcades du forum, qui allaient de l’église saint Agricol jusqu’au bout de la rue Grande Fusterie actuelle.

  

La rue suit le tracé de l’enceinte du XIIème siècle, et toutes les niches comportant des statues sont placées côté impair. Elle fut pavée comme toutes les lices de la ville, mais seulement en 1499. Chaque riverain devant financer les travaux devant sa maison, le pavage intégral fut long à être exécuté.

 

Elle était habitée au Moyen Âge par les charpentiers et les marchands de bois, appelés fustiers. Le lit du Rhône, qui se déplaçait vers l'ouest, envahissait souvent  la partie basse entre le palais et le Rhône, y déposant du gravier qui facilitait les arrivages de trains de bois de construction  descendant le fleuve depuis les Alpes et le Jura par la Saône. Les charpentiers y installèrent d’abord des petits hangars, puis  leurs maisons.

Dès 1246, ils formaient une corporation puissante, avec une aumônerie, une chapelle dans l’église saint Agricol et une autre rue de la Petite Fusterie, ainsi qu'un jeu de paume tenu en 1520 par un barbier nommé Armand Lineti ; un tir à l’arbalète était annexé à l'hôtellerie de Notre Dame. Les «consuetudines proborum hominum de Fustaria Nova» sont les coutumes des hommes probes de la Fusterie Neuve approuvées par la corporation.

 

Du XIV siècle au XVIème siècle il exista dans cette rue un immense palais. En 1550 il appartenait à un gentilhomme nommé François de Forti ; la tradition populaire prétend que la Reine Jeanne de Naples y habita.

 

On comptait plusieurs auberges rue Grande Fusterie : celle de saint Omer était fort réputée aux XVII et XVIIIème siècles. En 1650, Fabry de Chateaudun rapporte l'histoire d'un voyageur de cette auberge :  « Mercredi dernier on arrête au jeu de paume de M. du Flamen, Monsieur de Bois David qui s'était battu en duel à Lyon le mois d'octobre de l'année passée. Le grand prévôt de Lyon, par ordre du roi, vint demander le paréatis (extradition) à Monseigneur le Vice-Légat qui le lui accorda parce que ce jeune homme ne s'était pas mis sous sa protection.

On le mit hier dans un bateau pour le mener à Lyon où il sera pendu dans quatre jours. Je le vis mener, il me fit compassion : c‘est un jeune homme de 28 ans, fort bien fait, et d’une conversation très douce et très agréable. Il était logé chez saint Omer et tous les gens de ce quartier-là pleuraient hier à chaudes larmes la destinée de ce malheureux gentilhomme». 

 

En 1422 existait une auberge à l'enseigne des Trois Rois ; en 1502, on démolit plusieurs arcs romains à côté de l'hôtellerie Notre Dame ; au n° 29, la belle façade du XIVème siècle, récemment rénovée, de l'ancienne auberge du Chapeau Rouge est décorée dans sa partie supérieure d'une rangée d'arcs trilobés.

​La façade de l'Hôtel de Tertulle du XVème siècle a conservé ses fenêtres à meneaux. A l‘intérieur, la chapelle du siècle dernier est une réalisation néo-gothique de l‘abbé Pougnet qui a beaucoup œuvré dans la région. Il est actuellement occupé par le lycée privé saint Vincent de Paul.

 

L'Hôtel de Reynard-Lespinasse est du XVIIIème siècle.

 

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Fenêtres à arcs trilobés de l'ancienne auberge du Chapeau Rouge.

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