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Accueil / Dictionnaire des rues / Rue Velouterie

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Au Moyen-âge, comme souvent, la rue portait le nom de ses aboutissants :

Carreria per quam homo vadit de Portus Peyreriorum ad ecclesiam Beatæ Mariæ de miraculis

 

Portus-Peyreriorum fait appel au quai, ou estel, où se déchargeaient les pierres de construction arrivées par le Rhône.

 

Face à la tour de saint Jean, se trouvait la livrée de Jean de la Grange, mort à Avignon en 1402. Le Rhône étant tout près à cette époque, on trouvait une réserve, le Piscarium, de poissons capturés dans les étangs de Camargue et même de Bourgogne. Ils arrivaient vivants sur des bateaux aménagés qui remontaient le Rhône et étaient destinés à la table du pape.

 

Via publica de Miraculis, 1370.

Le miracle eut lieu en 1320. Faussement accusé par sa mère de "pratiques contre-nature", un jeune homme fut condamné à être brûlé vif devant la porte de Champfleury, sur un terrain souvent inondé qui servait de lieu d’exécution. Sur le bûcher, il se tourna vers une statue de la Vierge placée dans un oratoire et implora avec confiance « celle que les textes sacrés appellent un Miroir de Justice ». Au milieu du supplice, les spectateurs  le virent émerger sain et sauf. Remis au bûcher, il en sortit de nouveau indemne et fut gracié. La statue a été placée dans le couvent des Clarisse de Montfavet. (Il existe une statue de Notre-Dame des Miracles sur la façade du couvent des Carmélites rue de l'Observance)

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Une église gothique, Notre-Dame des Miracles,  fut construite en 1326 grâce à une bulle de Jean XXII sur un vaste terrain. Pour assurer des revenus réguliers, le terrain fut divisé en lots sous l'impulsion du camérier Gasbert de Laval, en 1327, puis par les chapelains un peu plus tard, ce qui conduisit à la création du « Bourg des Miracles ».

Vers 1343, Gasbert de Laval fit construire à côté un couvent pour les Filles Repenties de sainte Marie l’Égyptienne, anciennes prostituées voulant faire pénitence. Dès 1360, le couvent est trop exigu. Une tribune fut édifiée pour permettre aux repenties de suivre la messe en toute discrétion.

 

Rue de la Mercy et Miracles près le Portal de Champfleury, 1548. Les religieux de Notre-Dame de la Merci, établis à Avignon en 1437, possédaient ici leur maison. Guillaume de Laval y établit en 1547 une fabrique de velours, tout en exerçant les fonctions de carcerier (geôlier) de l’Officialité, d’où le nom de Velouterie qui fut repris au XIXème siècle.

Rue des Miracles, 1626.

 

Rue des Minimes, 1662.

En 1577, l’ordre des Minimes, fondé par François de Paule en 1452 et introduit en France sous Louis XII, s'installa dans le couvent des Repenties qui furent déplacées dans l'ancien hôpital saint Michel. Grâce à l'appui du cardinal d'Armagnac, un nouveau couvent fut édifié. A son apogée au XVIIème siècle, le couvent des Minimes comptait 25 membres. Quand Armand du Plessis, futur cardinal de Richelieu, fut banni à Avignon par Louis XIII entre mai 1618 et mars 1619, il logea à l’hôtel de Beaumont rue de la Croix  et vint dire la messe dans l'église alors appelée des Minimes. Le couvent  était alors à la mode dans la haute société et des personnages importants se firent inhumer dans la chapelle. La façade fut refaite en 1745.

 

Les Minimes furent chassés en 1791, le couvent vendu comme bien national abrita une caserne pour les volontaires allant rejoindre l'armée révolutionnaire, puis durant la monarchie de Juillet, des appartements furent aménagés dans l'église. Un horticulteur, une fabrique de robinets et, entre 1932 et 1999, l'usine de pompes Grillot occupèrent les lieux.

 

L’église et ce qui reste du couvent ont été sauvés par des particuliers et rénovés en appartements  de luxe à louer.

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< Rue Ninon Vallin                                                                                                                   
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