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Accueil  /  Dictionnaire des rues / Rue de la République

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Le percement de la rue

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     Pierre II Mignard avait déjà, dans les années 1680, proposé le percement d'une voie rectiligne de la place de l'Horloge à la porte saint Michel. Mais c'est deux siècles plus tard que l'arrivée du chemin de fer reliant Paris à Marseille, avec la gare d’Avignon mise en service en juin 1854, entraîna les travaux d'aménagement afin d'offrir aux voyageurs un accueil digne de la ville. Ce fut une période pendant laquelle la ville subit de très importantes modifications urbanistiques.

 

La rue de la Ré, comme l'appellent les Avignonnais, fut percée durant la municipalité de M. Pamard (dont le buste  trône incognito sur une placette). Elle prit d'abord le nom de Cours Bonaparte, celui-ci ayant approuvé le projet ; devint République en 1870, puis rue Pétrarque en 1874, et de nouveau République. Les travaux avaient duré de 1856 à 1867 et fait disparaître la rue saint Marc dans laquelle se trouvait la maison natale, du XVème siècle, de Théodore Aubanel.

 

Le percement de la nouvelle artère nécessita l'expropriation de nombreux riverains. Le coût  estimé à 700 000 francs s'éleva en définitive à 1 299 000 francs. La percée souleva les passions et fut diversement appréciée. Louis Nouveau, qui fut maire d'Avignon, estimait « Sans la rue de la République, il serait impossible de pénétrer dans Avignon ». Tout en reconnaissant le bien-fondé de cette affirmation, André Hallays, en 1909, dénonça cette saignée  « On a coupé la ville en deux par une rue longue, large et rectiligne... Le mistral et la poussière y sévissent atrocement ». Le tramway y circula.

 

La chapelle des Jésuites, classée monument historique en 1928, accueille le Musée Lapidaire.

L'hôtel de tourisme Danieli offre une belle façade très ouvragée. Son architecte est Joseph Goudureau, et les sculpteurs d’Armand et Charpentier qui s’amusèrent à portraiturer leur patron à la moustache gauloise. De part et d'autre de la rue subsistent les journaux Vaucluse Matin, la Provence et le Dauphiné Libéré ; en revanche le Méridional, la France, la Marseillaise, le Provençal, la Gazette Provençale, ont disparu.

    Jadis les commerces s'appelaient : le Coq d'or, à l’angle de la rue Viala ; le Café Toulonnais, puis café Regina, devenu un magasin, l'hôtel Moderne  une pharmacie ; le Bazar Universel et le Petit Marseillais devinrent les Nouvelles Galeries en 1898, elles-mêmes morcelées en 1984. La menuiserie Lancelin devint la bijouterie Vincent avant d'être transformée en Fnac. En face, le rez de chaussée du journal La Provence était un établissement de bains-douches. A côté, la librairie Baud vendait des livres scolaires. 

 

A l'angle de la rue Pourquery de Boisserin le grand magasin Les Dames de France prit l'enseigne des Galeries Lafayette avant d'être morcelé. De l‘autre côté de la rue, le cinéma Palladium d'après-guerre, se transforma en Rio, et disparut en 1992 pour être remplacé par des boutiques

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