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Pie Place
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Retable de Imbert Boachon dans l'église saint Pierre, tombeau de Parpaille

(les statues ne sont pas d'époque).

    Jean Perrin Parpaille, fils illégitime né en 1518 du primicier (doyen) de l’université d’Avignon, était réputé pour sa probité. Fervent catholique, chevalier de l’Ordre du Pape et conseiller de Pie IV, quand il s'opposa à l’université dont il était lui-même devenu doyen, il dut s’exiler à Orange où il fut nommé président unique du Parlement. En 1562 il se convertit brusquement au protestantisme et devint chef des réformés de la ville. Dans le but d’attaquer Avignon, il tenta sans succès d’assiéger Châteauneuf du Pape, puis de vendre les châsses et les vases de l’église d’Orange ; César de Nostradamus dans son Histoire de Provence écrit : « Il avait sacrilègement saisi et pillé tous les reliquaires d'Orange qu'il avait transportés à Lyon et convertis en monnaie pour soudoyer ses satellites et faire la guerre à Dieu. » Arrêté, il fut conduit devant le Vice-Légat qui l’avait réclamé comme sujet du Saint Siège, et reconnut les faits.

 

Il fut exposé à la vindicte de la foule dans une cage suspendue, avant d’être décapité ; sa tête fut placée devant le Palais des Papes avec une pancarte le traitant d'hérétique et de traître. Un artificier nommé Toni Pellegrin, accusé d’avoir voulu livrer la ville aux Huguenots en les introduisant par une tour des remparts fut pendu au même moment. Cependant, Jean Perrin Parpaille fut inhumé à l’église saint Pierre et le retable sculpté par Imbert Baochon lui servit de tombeau.

 

Sa maison, qui occupait une partie de la place actuelle, fut entièrement détruite par la foule : « En moins de deux heures il n’y resta que pierre sur pierre ». On rapporte aussi qu’une  « poutre qui se détacha à l’improviste au milieu du désordre de cette démolition atteignit et tua dans sa chute une femme et un enfant. »

 

Le nom de Parpaille pourrait être à l’origine de « parpaillot », mot employé pour désigner les Protestants de manière injurieuse.

    Presque aussitôt, la place fut aménagée sous le nom de Pie IV et fut bénie au bruit des canons le 30 janvier 1563 par le vice-légat Laurent de Lenzi La construction d’un marché était déjà prévue et des médailles à l'effigie du pape furent scellées dans un des piliers. Une première halle destinée aux légumes fut érigée en 1624, avec  un corps de garde et une chapelle. En 1762, un bâtiment de Jean-Baptiste Franque, dans la continuité de ses travaux rue du Vieux Sextier, la remplaça.

De 1790 à 1843, la place s’appela place d'Armes.

 

Au début du XIXe siècle, sur la place Pie le marché des produits alimentaires devint quotidien. La halle saint Jean, en fer, fut installée en 1864 puis  le maire Pourquery de Boisserin décida, malgré de nombreuses oppositions, d’édifier un bâtiment impliquant le réaménagement total du quartier et la destruction de la commanderie de saint Jean le Vieux. Il fut inauguré en 1899 et la halle saint Jean remontée place des Carmes.

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Pierre Grivolas -  Le marché de la place Pie - 1868

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Le chantier de la place Pie en 1898

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Les Halles vers 1910

De nouveau reconstruites et surmontées d’un parking à étages, les Halles actuelles ouvrent en avril 1974.  En 2005, le botaniste Patrick Blanc conçoit un mur végétal de 600 mètres carrés sur la façade donnant sur la place Pie.

En face, le séminaire sainte Garde devint le tribunal de commerce en 1810. C’est à présent le Conservatoire de Musique Olivier Messaien, né à Avignon.

 

La place Pie, qui prit brièvement le nom de Stalingrad dans les années 1950, accueille un marché à la brocante bi-hebdomadaire. Récemment reconfigurée en même temps que la piétonisation partielle du quartier, avec ses terrasses de café c’est toujours un lieu de convivialité.

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< Rue des Pic Pus                                              
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